Cette campagne, en l’absence des traitements de semences insecticides et à la faveur d’un hiver doux, les pucerons ont causé de nombreux dégâts dans les cultures de betteraves sucrières.

Cette nouvelle contrainte a obligé les agriculteurs à épandre à plusieurs reprises des insecticides en végétation pour lutter contre ce fléau avec plus ou moins de succès.

Les piqures d’insectes sur la plante jeune provoquent des décolorations jaunes des feuilles qui, lorsque la plante devient adulte on tendance à disparaître.

Afin d’analyser la présence des symptômes et d’en évaluer la gravité, le satellite est un outil intéressant, d’après les données de réflectance on peut calculer trois variables biophysiques très importantes: l’indice foliaire (LAI: Leaf Area Index), la teneur en chlorophylle (Cab) et la teneur en eau (Cw)

L’indice foliaire représente la surface de feuille par unité de sol et la teneur en chlorophylle traduit l’intensité du vert de la feuille.

A partir de ces trois données, que l’on intègre dans un modèle de simulation de la croissance de la betterave fonction de la météo, il est possible d’estimer en temps réel l’état de santé de la parcelle, il se mesure à partir de l’azote absorbé par la culture, et l’azote dont elle aurait besoin pour maximiser sa croissance, c’est l’indice de nutrition azotée (NNI :Nitrogen Nutrition Index), lorsqu’il est inférieur à 1 la plante est potentiellement en difficulté.

Cet indice tient compte de l’azote absorbé par la culture, mais aussi de ses besoins réels fonctions de la biomasse sèche de la plante.

L’indice de nutrition azotée est complété par un indice de stress hydrique combinant la teneur en eau du couvert végétal et le bilan hydrique intra parcellaire de la culture.

Diagramme de fonctionnement du logiciel

La décoloration des feuilles provoque une diminution de la surface photosynthétique de la plante, moins de réception de rayonnement provoque une diminution de la production de matière sèche.

Comparaison de deux parcelles de betteraves entre les saisons 2019 et 2020

Deux parcelles proches l’une de l’autre pour deux campagnes successives

Premier constat, le niveau d’indice foliaire pour les deux parcelles est différent à la même date (Mi juillet), la parcelle de la campagne 2020 est évidemment virosée.

Ci dessus, l’évolution comparée entre les deux parcelles de l’indice foliaire, il y a un décrochement manifeste sur la campagne 2020.

Sur cette parcelle (graphe ci dessus, campagne 2020) l’indice de nutrition azotée est de 0.66, bien en dessous de la valeur souhaitable.

Statistiques sur un panel de parcelles

Il est intéressant de faire tourner le modèle sur un échantillon de parcelles afin d’analyser les statistiques, un classement des parcelles permet de mesurer le niveau de gravité de la virose dans les parcelles, détecter les parcelles virosées ne présente pas d’intérêt cette année dans la mesure où l’ont peut considérer qu’elles sont toutes atteintes.

Localisation des 43 parcelles en Eure et loir et Loiret limitrophe

Sur l’analyse fréquentielle on peut constater de nombreuses parcelles avec un indice de nutrition azotée inférieur à 1 confirmé par la distribution cumulée ci dessous, plus de 60% des parcelles présentent un NNI inférieur à 1.

Cette analyse permet d’établir un classement des parcelles selon leur état de santé et de mesurer à grande échelle l’impact de la jaunisse sur l’indice foliaire des parcelles de betteraves. La détection des parcelles les plus gravement touchées permet de décider d’éventuelles impasses sur les investissements (irrigations, fongicides) afin de limiter les pertes sachant que contre la maladie, il n’y a rien de techniquement possible.

Le modèle permet également d’estimer la perte en biomasse sur les cultures (Données non publiées)