Les blés en Eure et Loir sont maintenant à l’épiaison voire la pleine floraison pour les variétés précoces, la totalité des apports d’azote doit être effectuée maintenant afin d’obtenir une combinaison rendement/Teneur en protéines optimale.

En combinant les images satellites et la modélisation, on peut déterminer l’azote absorbé par la culture et ses besoins fonction de la biomasse. J’ai expliqué ce mécanisme lors d’un séminaire à SupAgro de Montpellier Séminaire Sentinel :

Le diagramme ci dessus indique la méthodologie employée, initiée depuis une dizaine d’années par Frédéric Baret à l’INRA.

Première étape: On détermine le niveau de biomasse aérienne sèche à partir de l’indice foliaire et le modèle qui simule la photosynthèse de la plante. Cette parcelle se coupe en deux parties, une moitié en Rubisko derrière colza et une autre en Boregar derrière un blé. La partie en Boregar se situe sur le bas de la parcelle. La date de traitement est le 4 Mai. Actuellement, avec les dernières images Sentinel, la biomasse de ces blés est d’environ 12 Tonnes de matière sèche par ha. Données confirmées par des mesures d’indices foliaires et de biomasses fraîches puis passées à l’étuve.

Fonction de la biomasse, on utilise une courbe de dilution de l’azote pour déterminer la teneur critique de la plante, et donc les besoins de la culture en azote.

 

2 eme étape: Fonction de l’indice foliaire et de la teneur en chlorophylle de la plante, on calcule la quantité d’azote réellement absorbée par la culture en passant le spectre de réflectance de la parcelle dans un réseau de neurones.

En calculant le rapport entre l’azote absorbé et le besoin, on détermine l’indice de nutrition azotée (INN):

Sur ces deux parcelles, l’indice moyen au 4 Mai était de 0.72, pour un objectif à la floraison de 0.9.Cet INN peut être vérifié au champs avec la pince N Tester, l’avantage important du satellite est qu’il a une vue sur l’ensemble de la parcelle et pas seulement sur quelques placettes. Cet aspect lui confère une très grande robustesse dans la mesure, à noter que la pince N tester est utilisée en mesurant sur la dernière feuille alors que le satellite mesure la chlorophylle sur l’ensemble du couvert, un facteur d’échelle est à prendre en compte en comparant les deux données.

Il découle naturellement le niveau d’azote à apporter pour satisfaire les besoins de la plante en soustrayant l’azote déjà absorbé aux besoins:

 

187 unités de besoin moins 136 unités d’azote absorbé donne un 3eme apport de 51 unités.

Le modèle génère une carte de modulation au format shape (ESRI) de la quantité d’azote liquide à épandre (en litres), la somme des polygones représente 22.73 ha contre 22.46 ha pour le raster, soit un total de 2987 L et 131 L/ha (51 unités) comme calculé dans les rasters.